mardi 1 septembre 2015

L'armée onusienne stabilise ou destabilise-t-elle les populations civiles locales?



La carte a changé: Ceux qui prétendent stabiliser et protéger sont devenus les plus redoutables des prédateurs à la chasse à la quiétude des pauvres peuples meurtris et sans défense. Les casques bleus, dernier espoir de pacification des nations en réquiem, participent à l’amplification de la désolation. 

Ayant officiellement succéder à la FOMAC (Force multinationale de l'Afrique centrale) le 19 décembre 2013, la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) forte de 3 700 hommes fut une force  militaire sous conduite africaine mandatée par les Nations-Unis qui est allé à la rescousse de la stabilisation de la République Centrafricaine.
Le 15 septembre 2014, elle a cédé cette mission à la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine), une armée onusienne forte de 12 000 hommes.


Les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) ainsi que d’autres armées africaines dont le FRD (Forces rwandaises de défense) ont envoyé des militaires dans la mission ci-haut citée et ont maitrisé, voire même neutraliser, à plusieurs reprises, les ex-rebelles de la Séléka dans la capitale Bangui, après la chute de François BOZIZE.

Cependant, dans les coulisses de cette mission, sont signalés plusieurs actes de dérapages et différentes dépravations : D’après plusieurs sources, avant d’être remplacé à la tête de la mission par le général gabonais Parfait Ouanga-Anyanga, le général sénégalais Babacar Gaye a été objet d’une série d’accusations d’abus sexuel contre des enfants.

La Minusca fait face à au moins 61 accusations des fautes, dont 12 concernant les abus sexuels.
 Le cas le plus récent est celui perpétré par trois militaires du contingent militaire congolais qui ont eu des relations sexuelles avec des jeunes demoiselles âgées respectivement de 19 et 18 ans, ainsi qu’une mineure âgée de 15 ans.

Outre les dépravations sexuelles, plusieurs crimes sont recensés dans les rangs des différents contingents. Soulignons, par exemple, le cas du militaire du contingent rwandais qui a ouvert le feu sur ses compagnons d’arme, faisant 4 morts et 8 blessés, avant de se donner la mort.

Ayant réagi à cette préoccupation, les étudiants de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, ont requis l’anonymat.
Un étudiant de l’ULPGL se dit inquiet car les forces armées réunies au sein de la Minusca sont issues des troubles et perturbations, chose pour laquelle elles ne feront que répandre  les troubles : 
« Prenons l’exemple des FARDC dont la plupart a été recruté de1995 en 1997 pour renverser la dictature de MOBUTU, roi du Zaïre, sans une formation ni discipline quelconque. Ils ont été ramassés dans une salade de méli-mélo juste pour combattre. Ne parlons pas de ceux du FRD issu de l’APR qui conserve encore en son sein le ferment du génocide. »

Pour un autre, étudiant de l’UNIGOM : 
« Ce n’est pas la Minusca qui échoue. C’est plutôt l’armée onusienne. Comment expliquer le fait que même ici chez nous, la MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo) est toujours complice de milices et rebellions ? Très active dans la magouille ? Certes, nous ignorons comment les Indiens, Ukrainiens, Uruguayens,… sont recrutés à partir de chez eux pour se retrouver dans la MONUSCO mais nous savons quand-même qu’ils violent souvent et devient leur mission.

C’est ainsi que le mercredi 26 novembre dernier plus de 10 casques bleus ukrainiens  de la Monusco ont été surpris au centre d’un trafic des tenus de la Garde républicaine de la RDC.

Il n’y a pas de cela trois ou quatre ans, une jeep du contingent indien a aussi été arrêtée en flagrant délit de trafic illicite des minerais au niveau de la frontière rwando-congolaise avec environ un tonne de cassitérite à son bord. Ça ce n’est pas au sein de la Minusca et non seulement dans la Monusco. Je suis sûr que des tels cas peuvent être interceptés dans différents pays où il y a la présence des casques bleus. »
Photo par radio kivu 1
 


Le jeune poète et activiste Arsène NTAMUSIGE ne trouve rien de surprenant dans tout cela. Par des métaphores narratives, retrace le contexte de cette cacophonie en ce terme:

« Et le terrible lion se vêtit la peau d’un veau. Il s’afficha en très bon visiteur dans une pauvre famille des veaux, un visiteur visiblement soucieux du bien-être de tous les animaux du zoo. Ce fut bonne stratégie pour qu’il dégusta chaque nuit une tendre chaire d’agneau, sans contrainte aucune…
Si l’on dit que le tigre est un grand félin, pas par son pelage richement orné et coloré mais par ses griffes rétractiles et ses dents très puissantes, il est possible de mettre en cause, vu ce qui se vit sur terrain, l’épithète bleu du casque de la Minusca. L’on dirait mieux casques rouges de la Minusca. » 

Cette kyrielle des faits accomplis mêlés à des suppositions n’est pas de nature à renforcer les relations et la confiance de la population face aux casques bleus. Ces derniers commencent à être perçus comme étant les plus hostiles des prédateurs de la quiétude des populations civiles mais aussi comme un frein au processus de pacification dans plus d’un pays de l’Afrique.